segunda-feira, 12 de julho de 2010

Si Dieu avait été lunatique - 2008


Les petites bêtes d'argile d'Ilca Barcellos envahissent la Maison des arts et de la culture de Brompton. Quand une biologiste devient artiste...

Hédonisme: doctrine morale qui fait du plaisir le principe ou le but de la vie. Après avoir observé sous tous les angles les sculptures de céramique émaillée d'Ilca Barcellos regroupées sous le titre La Génétique hédoniste, il demeure difficile de trancher du plaisir de qui il est question. Il s'agit peut-être du plaisir des bêtes (elle les nomme elle-même ainsi) qu'elle crée de se reproduire et de s'approprier l'espace. "Ces embryons s'amusent. Ils jouent sur la peau de l'être matriciel et vont envahir l'espace de la salle. Ils se promènent. Ils s'amusent", explique l'artiste.

Tentaculaires ou polymorphes, les pièces de Barcellos représentent pour la plupart des espèces vivantes identifiables. Seul accroc au réalisme, ces espèces sont métissées: un serpent porte une tête de chat, un dinosaure et un hippocampe s'amalgament, etc. Comme c'est le cas avec le centaure mythologique, ces nouveaux animaux font sourire, tout en portant une certaine charge d'angoisse. Les explorations de la sculptrice, bien que plus naïves, ont également à voir avec les créations hallucinées de Dali ou avec les fresques de Bosch, minus la maestria, plus modestement.

Le plaisir qu'annonce le titre est peut-être aussi celui d'Ilca Barcellos elle-même. Biologiste de formation, la Brésilienne se donne corps et âme à la sculpture depuis sa retraite il y a deux ans. Après avoir enseigné toute sa vie le fonctionnement et la reproduction des êtres vivants "tels que Dieu les a conçus", l'artiste s'arroge la position de démiurge et modèle le vivant au gré de ses désirs. "Mon plaisir est celui de jouer avec la génétique, avec le lyrique et le fantastique et de créer des bêtes originales."

Avec La Génétique hédoniste, sa première exposition à l'étranger, Barcellos suppute en quelque sorte ce qui serait advenu si, au moment de la Création, Dieu avait consommé des opiacées ou avait été distrait. Et comme pour souligner son pouvoir, mais aussi pour ajouter au jeu, Barcellos s'approprie la nomenclature scientifique pour nommer ses oeuvres (un arbre phagocytant un papillon est intitulé Pappillyonida arboreum par exemple). Comme quoi la biologiste ne peut s'effacer bien longtemps derrière l'artiste.

À voir si vous aimez /
Les expérimentations art-science, le surréalisme doux


Dominic Tardif

Le chaînon manquant - 2008


Le chaînon manquant

Les croisements énigmatiques d’Ilca Barcellos sont certainement le fruit de sa passion pour la gente animale. L’évolution et la très grande diversité des espèces ont donné à notre planète un héritage impressionnant de toutes sortes de formes de vie. Poursuivant une volonté d’exprimer à travers ses sculptures d’argile un langage unique, Ilca Barcellos joue avec les espèces, les réorganise librement et défie la génétique classique. Cette ambition de transformer le concret est peut être une libération de toute une vie à transmettre la connaissance sans aucune remise en question de ce qui a été établie. Elle libère dans ses improvisations sculpturales un plaisir mesurable et nous propose des cadavres exquis à saveur zoologique. Il n’en tient qu’à notre bon vouloir afin de transformer le concret en ce que nous voulons. Bien sûr une dose d’obsession positive est nécessaire afin de réaliser ce que notre conscient et notre inconscient cogitent au fil de notre évolution. Ainsi cette artiste se donne le privilège de réinventer le monde à sa façon et poursuit ainsi une quête personnelle rendant hommage à l’imagination dans un contexte ludique.


26 septembre 2008, 1:28


“Ecos da Pele” 2007-2008


A mostra “Ecos da Pele” expõe um conjunto de peças cerâmicas desenvolvidas por Ilca Barcellos ao longo de 2007 e 2008. A multiplicação e gênese de seres fantásticos a partir da superfície/pele de outros é a temática que perpassa as obras apresentadas e relaciona-se intimamente com seu processo de criação. Através do contato íntimo com a pele/superfície da argila, ecoam e transbordam seres que são escutados pelas fissuras, pelos estiramentos, pelas ranhuras, pelas cicatrizes, pelas pregas e circunvoluções; que se fazem, se desfazem e se re-fazem num processo dinâmico ao longo do ciclo vital.
O processo de criação emerge da pele/textura, que se manifesta por ondas de convulsão visíveis pelas formas, pelos volumes e pregas. A vida em si, com a sua força vital, se manifesta como ondas que varrem a superfície ou a pele do ser-mãe. A pele surge com um arquipélago de possibilidades que muda continuamente a sua plasticidade, cujo resultado é a diferenciação de ilhas de vida, ou de seres, que se diferenciam, se relacionam e se deslocam do corpo materno para o reconhecimento de seu habitat. Neste universo fantástico, em que as temáticas da maternidade, da fertilidade e da expansão da vida pronunciam-se intensamente, tudo é possível: os novos seres que emergem da superfície migram livremente sobre a superfície matricial e deles podem brotar outros seres.

Nascida em Pelotas, no Rio Grande do Sul, Ilca Barcellos foi professora de biologia durante 27 anos, com mestrado em Botânica pela Université de Pierre et Marie Curie (França). Desde sua aposentadoria, há dois anos, dedica-se intensamente à cerâmica escultórica, paixão que permanecera por muito tempo latente. Atualmente desenvolve seus trabalhos nas Oficinas de Arte da Fundação Catarinense de Cultura (FCC) com Betânia Silveira e no atelier da ceramista Silvina Gallo. Neste breve contato com a cerâmica, Ilca Barcellos já expôs individualmente no Espaço Oficinas do Centro Integrado de Cultura (CIC), em julho de 2007 e, também, foi premiada no Salão do Jovem Artista - Prêmio Aquisição do Museu de Arte de Santa Catarina (Masc), em janeiro de 2008. Em setembro, viaja para o Canadá para realizar uma exposição intitulada “La Génetique hédoniste”, na Maison des Arts et de la Culture de Brompton em Sherbrooke (Canadá).